Manger c’est se nourrir de l’extérieur. Jeûner c’est se nourrir de l’intérieur. Trois phénomènes sont alors à l’oeuvre : un phénomène de détoxification hépatique, un nettoyage cellulaire, un changement de carburant.

Nous sommes programmés génétiquement pour jeûner : une personne de poids normal en bonne santé peut jeûner 40 jours. Le record du monde est détenu par Angus Barbieri qui a jeûné sous supervision médicale pendant 382 jours. Son poids est passé de 207 à 82 kilos.

Comment ça marche?

1- Détoxication hépatique

Libéré de son travail digestif, le foie va pouvoir opérer une détoxification profonde qu’il ne peut pas opérer en temps normal.

En résumé :

Phase 1 : Le foie transforme les toxines liposolubles (stockées dans les graisses) en substances intermédiaires.
Phase 2 : Il neutralise ces substances en les rendant solubles dans l’eau pour pouvoir les éliminer via l’urine ou la bile.

Bénéfices pendant un jeûne :

Élimination des toxines accumulées comme pesticides et additifs alimentaires, résidus de médicaments et drogues stockés dans les tissus, polluants environnementaux comme les métaux lourds, les solvants et les plastifiants (Phtalates ou BPA), alcool et sous-produits de sa dégradation. Mais aussi toxines endogènes comme les déchets issus de la digestion (acide lactique, ammoniac), hormones en excès et radicaux libres liés au stress oxydatif.
Allègement de la charge toxique globale améliorant le fonctionnement optimal des organes
Amélioration du métabolisme et du fonctionnement cellulaire.
Effets visibles : teint plus clair, digestion plus fluide, regain d’énergie.

Le jeûne agit donc comme un véritable "reset" du foie.

LE SAVIEZ-VOUS?

Une étude menée par la clinique Buchinger Wilhelmi a examiné l'impact d'un jeûne de 10 jours sur l'excrétion des métaux lourds et du glyphosate chez 109 participants. Les résultats ont montré une diminution significative des concentrations urinaires d'arsenic (réduction de 72 %) et de nickel (réduction de 15 %) après le jeûne. De plus, une analyse des cheveux réalisée dix semaines après le jeûne sur 22 sujets a révélé une diminution de 30 % de la concentration de plomb.

Lien vers l'étude

2- Nettoyage cellulaire

Le nettoyage cellulaire, ou autophagie, est un processus naturel activé pendant un jeûne. L’autophagie signifie littéralement "se manger soi-même" : les cellules dégradent et recyclent leurs propres composants abîmés (protéines, organites, toxines…).

Pourquoi c’est bénéfique ?

Élimine les déchets cellulaires.
Répare les cellules endommagées.
Renforce l’immunité.
Protège contre le vieillissement cellulaire.
Réduit les inflammations et le risque de certaines maladies (neurodégénératives, métaboliques, etc.).

L’autophagie est particulièrement stimulée après 24 heures de jeûne, car le corps, privé de nutriments, puise dans ses réserves internes pour se nettoyer et se régénérer.

En résumé : pendant un jeûne, le corps "fait le tri", recycle l’ancien et se reconstruit plus sainement. C’est un puissant mécanisme de régénération naturelle.

3- Changement de carburant

Comme les voitures, notre corps est une mécanique hybride. Lorsque le corps est privé de son carburant habituel - le glucose - il va opérer une bascule métabolique et transformer les triglycérides présents dans nos tissus adipeux en corps cétoniques, le carburant préféré de notre cerveau. Cela se déroule en plusieurs phases :

1. Phase de transition (0 à 24h)

Le corps utilise le glucose (sucre) disponible dans le sang et le foie (glycogène).
Sensation de faim, fatigue ou irritabilité possibles.

2. Phase de cétose (24h à 72h)

Les réserves de glycogène s’épuisent.
Le corps passe en mode "brûle-graisses", en produisant des corps cétoniques à partir des tissus adipeux.
Énergie stable, réduction de la faim, clarté mentale.

3. Phase de nettoyage intensif (3 à 7 jours)

Activation maximale de l’autophagie.
Recyclage des cellules endommagées ou inutiles.
Élimination des toxines, regain d’énergie, bien-être global.

4. Phase de stabilisation (au-delà de 7 jours)

Le métabolisme s’adapte : énergie plus constante, fonctions vitales optimisées.
Vigilance accrue, sommeil amélioré, douleurs réduites.

5. Reprise alimentaire (après le jeûne)

Phase cruciale pour réactiver doucement la digestion.
Reprise progressive avec des aliments légers et naturels.
Consolidation des bienfaits du jeûne.

ET LE MICROBIOTE DANS TOUT ÇA?

Le jeûne a plusieurs effets positifs sur le microbiote intestinal, cet écosystème de milliards de micro-organismes essentiels à notre santé. Voici les principaux bénéfices observés :

1. Rééquilibrage de la flore intestinale

Pendant un jeûne, l'absence d’alimentation réduit la prolifération des bactéries pathogènes (liées à l’inflammation ou aux troubles digestifs) et favorise les bonnes bactéries, notamment celles impliquées dans la réparation de la muqueuse intestinale.

2. Réduction de l’inflammation intestinale

Le repos digestif diminue l’exposition aux irritants (additifs, sucres, aliments transformés), ce qui apaise l’inflammation chronique du côlon et favorise la régénération de la paroi intestinale.

3. Amélioration de la perméabilité intestinale

Le jeûne aide à restaurer l’intégrité de la barrière intestinale, limitant le phénomène de « leaky gut » (hyperperméabilité intestinale), souvent lié à des maladies auto-immunes ou inflammatoires.

4. Stimulation des bactéries bénéfiques

Certaines études montrent que le jeûne intermittent ou prolongé peut augmenter la diversité microbienne, un indicateur clé d’un microbiote en bonne santé, et stimuler des souches associées à la longévité.

5. Meilleure sensibilité à l’insuline et métabolisme régulé

Un microbiote équilibré favorise une meilleure gestion du glucose, et le jeûne renforce ce lien en améliorant la communication entre intestin, foie et cerveau.

Lien vers l'étude scientifique mettant en lien jeûne et microbiote